Rendez-nous nos hommes !
Petites, on nous a filé Ken & Barbie, on a vu nos grands-parents faire, nos parents dé-faire, on a regardé un peu trop la télé c’est vrai, et aujourd’hui à l’aube de nos vies, on est juste en train de se demander façon Patrick Juvet : Où sont les hommes ?
J’ai envie de vous raconter trois histoires. Elles sont très différentes mais à bien y regarder, elles ont un point commun symptomatique d’une nouvelle génération.
Pardon pour les généralités. Mais des exceptions on n’en voit pas assez…
La première histoire, c’est le premier amour. Celui qui compte pour la première fois. Il est si fort et intense qu’on a tout simplement l’impression qu’on ne pourra jamais plus revivre ça. Et c’est probablement vrai puisqu’un premier amour ne se vit qu’une fois… Il est naïf bien sûr, mais la naïveté est belle parfois… Il est intense et sincère… et n’a comme unique défaut que d’arriver trop tôt.
Une autre histoire d’amour est celle issue d’une amitié joueuse trompeuse. Construire une relation amicale de valeur, la démonter et essayer d’imaginer une suite plus romantique… La transition n’est pas toujours évidente. L’envie ne suffit pas, il faut faire preuve de patience et de courage pour y parvenir un jour. Au risque de perdre l’ami(e) et l’amant pour toujours.
Et puis, l’histoire ultime c’est l’amour idéal. LE couple bien trouvé, le bon petit projet pépère : l’homme parfait rencontre la femme parfaite. Point. Pas d’ombre au tableau. Cet amour est pur, limpide, emballé c’est pesé.
Pourtant, dans tous les cas, on observe depuis un temps-impossible-à-délimiter-désolé, un cas d’épidémie pas banale : l’homme perdu.
Explications.
Dans le premier cas, il est jeune et insouciant.
Déjà, il croit au grand amour. Ensuite, il se laisse porter par la vie… Mais lorsque cela dure un peu trop longtemps, il finit par le craindre… ce grand amour. Craindre précisément ce qu’il voulait pourtant vivre… un amour beaucoup trop fort qui arrive beaucoup trop tôt. C’est rageant tant c’est évident : je suis jeune, je ne suis pas prêt pour tout ça, j’ai le temps, je veux vivre le reste avant de vivre ça. Je flippe. La rupture classique liée à la curiosité de l’inconnu.
Dans le second cas, il n’assume pas ses sentiments.
Tomber amoureux de sa meilleure amie est plutôt banal et pourtant ce n’est pas si facile… Après quelques tâtonnements, on essaie de faire face à ses sentiments. L’homme est prêt à construire avec sa bien-aimée, quand tout à coup il est pris d’une incapacité à se décider à avancer à deux. Rupture classique liée à la peur de l’engagement. Et c’est le début du sur place. Je l’aime mais je ne sais pas si je l’aime au point de… si elle sera la seule… si c’est elle la bonne… si je pourrais l’aimer toute ma vie… Il se répète ainsi qu’à se poser ce genre de questions, cela ne doit pas être effectivement LA bonne. Il y a des phrases toutes faites qui nous parlent plus que d’autres. Moins je décide mieux je me porte, ça marche aussi. Pourtant, fuir la réalité, ignorer ses ressentis sont des actes manqués qui n’aident pas à aller de l’avant… L’homme perdu perd ainsi toute la folie qui le guidait jusqu’à présent dans sa vie.
Pendant ce temps là, l’homme idéal se balade soi-disant.
Ils font doucement rêver la nana parfaite et le mec au poil. Ils se sont trouvés, ils se sont dit oui, ils sont beaux, ont des métiers passionnants, gagnent mieux que bien leur vie. Ah, oui, ils ont même acheté leur premier appartement… Bizarrement, il a un métier très prenant, rentre tard le soir, sort quelques fois souvent après. Elle ne se démonte pas – normal, elle est parfaite – et donc, elle veut un bébé. Elle tombe enceinte. Ils déménagent dans un appartement plus grand, font une super plus-value en vendant le premier. Parfait ! Sauf qu’il sort toujours sans elle, se plaint qu’elle s’occupe plus de son bébé que de lui désormais. Joli prétexte pour légtimiter quelques frustrations : voyager, sortir, danser et rire. Éternel insatisfait, l’homme à qui rien ne résiste décide de faire tout ce qu’il a envie de faire quand il a envie de le faire. Y compris si c’est politiquement incorrect. Rupture classique liée à la certitude des hommes qu’ils sont dotés de supers-pouvoirs.
Donc voilà.
J’ai toujours pensé qu’une femme récoltait (dans son couple) ce qu’elle semait. Mais dans ces trois histoires, la femme sème l’amour, veut simplement construire, profiter de la vie sans se poser le milliard de questions existentielles qui nous paralysent… Le problème ce n’est pas une question d’âge, d’ambition, de temps qu’on se connaît ou de temps passé ensemble, de situation géographique, de sentiments, d’argent, de moment, c’est juste une question d’engagement.
Face à l’engagement, l’homme est capable de fléchir. Même devant la femme de sa vie, il peut perdre du temps à douter, créer de la souffrance inutile, risquer de la perdre… plutôt que de se tenir bien droit, de prendre son courage à deux mains, d’assumer qui il est, lever la tête, respirer un bon coup puis après avoir pousser son cri de guerre, foncer. Comme le lion, le roi des animaux. L’homme c’est le roi de quoi en fait ?
Roi de la trouille ? Roi de l’indécision ? Roi des cons ?
Au secours, les hommes se féminisent… Au nom de quoi l’homme est-il aujourd’hui aussi faible ? Depuis quand est-ce aux femmes de rassurer les hommes, de les convaincre, de les pardonner ? Où sont les hommes aux larges épaules capables de tout emporter au passage : femme, enfants, maison, mariage, animaux domestiques, voiture, maison de vacances tout en kiffant leur vie en prime ?
Parce qu’il ne s’agit que de cela en fait ?
Des petits plaisirs égoïstes…
Mais au final il reste QUOI les gars ?
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