L’Homme désire ce qu’il ne possède pas
De beaux costumes et de gros muscles.
Un beau fessier et un gros décolleté.
Et la voix grave, les dents blanches, les cheveux coiffés-décoiffés…
On craque pour Patrick, Robert, Guillaume, Jude.
Ou pour Eva, Scarlett, Megan, Marion.
L’Homme (avec un grand H) désire ce qu’il ne possède pas. C’est bien connu.
Dans l’absolu, je voudrais que le dîner soit prêt quand je rentre à la maison, qu’il y ait des bougies dans le salon, une bouteille de champagne au frais et des petits macarons sur le lit. Des pétales de roses dans l’entrée, qui m’indiquent la direction de la salle de bains où tu te trouves, rayonnante et maquillée, dans une baignoire de 5 mètres carrés remplie de mousse à paillettes avec un verre de champagne à la main (le champagne, y a que ça de vrai !). De beaux discours et des belles gueules qui se construisent des vies compliquées-mais-presque-parfaites. Et ça tombe bien car dans la vie – la vraie – personne ne veut une vie très simple et toute tracée. On veut TOUS se poser quelques questions existentielles, avoir des problèmes de colocs, de meilleurs amis, de qui couche avec qui… Si la vie au quotidien reste aussi belle que dans un film.
Un film. Une série. Une mini-série. Bref. Je sais que personne n’est parfait, que Patrick, Robert, Guillaume, Jude, Eva, Scarlett, Megan, Marion n’existent pas pour de vrai. Mais je refuse de voir la vérité en face. Il doit bien y avoir quelqu’un sur cette Terre qui lui ressemble un tantinet soit peu ! Ou sinon, je me contenterais bien de lui… au moins pour commencer. Il doit bien y avoir un endroit où je pourrai la rencontrer ?
La vérité c’est que cette supposée perfection tourne vite à l’obsession.
Un épisode. Puis deux. Puis vingt. Saison 1, 2, 3… 7. Les séries vous parlent du grand amour et du petit avec une facilité déconcertante. À tel point que tout ou presque vous paraît possible. Et le fantasme devient réalité.
Sauf que c’est absurde. Parce que votre chéri n’est ni Docteur ni Mentalist et que votre femme dans la vie n’a ni un maquillage de rêve au réveil, ni l’occasion concrète de se balader en tenue de Cat Woman ou de Tom Rider dans un bolide ultra-puissant, qui plus est sans se faire flasher.
Ce fantasme de l’amour qui semble possible tuent l’autre. Le vrai. Celui qui compte vraiment. Celui qui dure plus de 42 minutes. Et qui ne coupe pas au bout de 72 minutes de visionnage… Reboot.
Bonne résolution n°1 : se réveiller et réaliser que ces hommes merveilleux et femmes parfaites n’existent pas.
Bonne résolution n°2 : prendre conscience de ceux qui m’entourent réellement et les choyer comme s’ils étaient des personnages de ma série préférée. Tous des fantasmes, somme toute.
Bonne résolution n°3 : voir la réalité en face. Pas de blouse blanche mais un joli manteau de fourrure ; pas d’hôpital mais un lieu de travail où je ne côtoie ni psychopathes, ni morts ; pas de maison géante avec pleins d’amis trop cool mais un petit appart cosy pour faire son nid.
Moralité : laisser le désir de ce que l’on ne possède pas pour des chaussures, sacs à mains et costumes à 1000€ et vivre en désirant plus que tout ce que l’on possède déjà.
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4 novembre 2011 at 12 h 11 min
Ha le désir, quel sujet passionnant !
Ce matin comme tous les jours en arrivant au travail – je vais chercher un café, je m’assoies devant mon ordi et j’ouvre Internet afin de consulter ma page préférée du moment « Look coco ». Aujourd’hui, je lis avec une attention particulière l’article du jour. En effet, le sujet m’interpelle personnellement et pique ma curiosité à connaitre votre point de vue sur cette question existentielle. Que pense « look coco » du désir ?
Bien des philosophies se disputent l’éternelle solution face au désir. Les plus rationnels comme EPICURE se poseront la question radicale (très peu pour moi) : « quel avantage en résultera-t-il si je ne le satisfais pas ? ». D’autres plus pessimiste comme Schopenhauer diront : qu’entre les désirs et leurs réalisations s’écoule toute la vie humaine », j’avoue ne pas être tout à fait en désaccord avec ce concept, à condition qu’une fois arrivé au bout du chemin on puisse le regarder avec satisfaction.
Mais au final il nous importe peu de savoir ce que ces anciens pensaient jadis. Pour ma part voici ma philosophie : Il faut désirer. J’aime désirer, j’adore désirer, je préfère le désir à sa réalisation. La magie du désir réside au moment même du désir, mais une fois en poche, c’est beaucoup moins amusant. Je suis persuadé que si vous désirez Patrick, Robert, Guillaume, Jude ou encore James vous y prendrez un certain pied, un fantasme, mais je suis sûr qu’une fois dans votre lit (si je puis me permettre) vous vous apercevrez qu’il ou ils sont comme tout le monde… La déception de constater que Patrick ronfle ou que Robert est moins beau dans la vraie vie, ou encore que Guillaume est mauvais au lit… Catastrophe…
Voila pourquoi je préfère continuer de désirer : Scarlett, Megan, Marion, surtout Eva, un costume à 1000 €, un job beaucoup mieux payé, gagner à l’euro million et au final, je ne fais que les désirer sans jamais passer le pas. (Bien sur c’est facile à dire car je ne suis pas prêt d’arriver à mettre EVA dans mon lit juste en passant le pas).
Tout ça pour dire que « les vrais bonheurs c’est ceux que l’on cueille avec les dents, ceux que l’on gagnera par nos efforts…».
4 novembre 2011 at 12 h 28 min
Joli….
5 novembre 2011 at 23 h 15 min
Le désir comme une étoile, un chemin, une attente, un rêve, quelque chose qui brille, une espérance, ce qui vous met en route, vous fait écrire, vous donne envie de découvrir, de connaitre…rien n’est entreprit sans désirs, aucune conquête ne se fait sans désir…le piège c’est de croire que le bonheur est dans la réalisation du désir, dans le désir l’important ce n’est pas sa réalisation c’est sa quête, c’est le chemin parcouru, c’est l’effort qui donne le prix de la réalisation du désir, c’est sur le chemin du désir que l’on se construit par l’effort et l’énergie qu’on met à l’atteindre, seul vaut ce qui nous coute…donc que Eva, Scarlette ou Megan vous tombent toutes cuites dans vos bras ne vous apportera que de la frustration….mais que vous mettiez plusieurs mois à conquérir une belle inconnue qui sait vous attendre et que ces mois ne soient que construction d’une vraie découverte de l’un et autre ,que ces mois ne soient que préparation de deux cœurs qui vont se respirer, trembler et vivre d’une même émotion alors là allez y ,ici il y aura un -après le désir- ,ce qui était désir de l’un pour l’autre deviendra le désir d’être l’un avec l’autre …et vous vous remettrez en chemin, vous ne serez pas apaisé…vous partirez pour une autre quête et vous vivrez….
« Il meurt lentement celui qui évite la passion celui qui préfère le noir au blanc, les points sur les “i” à un tourbillon d’émotions celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les cœurs blessés » Pabo Neruda
6 novembre 2011 at 0 h 44 min
» On en vient à aimer son désir et non plus l’objet de son désir. » Nietzsche
Le désir de désirer le désir ne devient-il pas une obsession ?
6 novembre 2011 at 11 h 26 min
Comment voulez vous avancer sans envie ,sans désir?
On n’est pas sur l’obsession …on est sur ce qui nous fait avancer,désir d’apprendre,désir de lire,désir de découvrir,désir de rencontres,désir d’expériences….dont l’accomplissement se fait par le temps et l’energie qu’on y consacre… »c’est le temps que tu as passé avec ta rose qui fait qu’elle est importante pour toi » St Exupéry….l’obsession c’est justement ceux qui se trompe car comme le cite JDF (qui a une bonne plume par ailleurs) « les vrais bonheur se gagne avec les dents,… » l’obsédé c’est celui qui est perpétuellement insatisfait car un n’a que des succés faciles,donc sans valeur,qui ne lui apporte rien…alors il court sans cesse d’un désir à l’autre ,sans rien batir…et il finit par se perdre..
6 novembre 2011 at 12 h 55 min
Moi je crois que l’on ne peut pas savoir si frustration il y aura si Eva, Scarlett ou Megan tombe dans vos bras.
Alors, bien sûr, c’est beau (et sûrement très vrai), de dire que « le piège est de croire que le bonheur est dans la réalisation du désir »… Mais qui a parlé de bonheur, en fait ? L’Homme ne désire t-il que ce qui le rendrait heureux ?
Le désir d’un autre, homme ou femme, alors qu’on est déjà marié ? Le désir d’un appartement plus grand alors qu’on en a déjà un ? Le désir d’une plus belle voiture alors qu’on en déjà une que l’on trouvait jolie, il y a quelques temps encore ? Le désir d’un éclair au chocolat, alors que l’on sait pertinemment que ce n’est pas bon… Bon pour qui ? Bon pour quoi ? Et bon pour combien de temps ?
La raison d’être de cet article est de comprendre justement pourquoi les hommes et les femmes désirent le merveilleux, alors même qu’ils ne sont pas sûrs de leur capacité à trouver le bonheur avec. Entendons-nous bien : désirer Eva, c’est désirer la femme que l’on imagine parfaite. Vouloir rencontrer Patrick, c’est désirer l’idée d’une relation passionnante. Perfection. Passion. Voilà pourquoi je parle d’obsession… Car on est en perpétuelle quête de plus. Pour ne pas s’ennuyer. Pour ne pas se lasser. Le problème, c’est l’idée que l’on se fait de notre désir « absolu ». De sa représentation. Et permettez moi de penser que les représentations divergent selon les personnalités.
Marc se désintéresse d’Eva parce qu’elle est trop superficielle et tombe sous le charme de Megan, beaucoup plus intellectuelle. Scarlett a beau avoir un mari intelligent, elle se plaît à rêver qu’elle pourrait partir vivre avec Brad. Passe encore.
Mais alors pourquoi ne pas passer le pas ? Parce qu’on a peur. Peur de désirer quelque chose qui ne soit beau qu’en rêve. Peur d’accorder plus d’importance à un désir plutôt qu’à un autre. Le désir de vivre coûte-que-coûte de nouveaux désirs en se détachant de nos désirs passés. Et le risque de tout perdre lorsque finalement, comme un éclair de lucidité, on se rend compte que le désir n’est pas la quête d’un bonheur certain.
6 novembre 2011 at 20 h 10 min
Pouce !….il va falloir segmenter les sujets , on peut pas tout traiter d’un coup,je reviendrait plus tard demain,mais déja à ce stade vous dites : »Car on est en perpétuelle quête de plus. Pour ne pas s’ennuyer. Pour ne pas se lasser »
Je ne partage pas cette vue,….pas nécessairement ,on est en quête car si on ne sait pas ,comme un enfant s’emerveiller réguliérement ,on devient vite un jeune vieux et aprés un vieux c….la capacité d’émerveilement ,la curiosité fait parti du désir, « seul ceux qui rêvent changent, le monden les autres sont changés par le monde »…on en reparle…vite
Nb:sais pas si Patrick Bruel et passionant,Poivre d’Arvor sans doute ,Sabatier bof,Sébastien ..on doit pas s’ennuyer,mais vous pensiez peut être à quelqu’un autre???
6 novembre 2011 at 21 h 22 min
En effet, il serait bon de segmenter les sujets: En voici un de plus même s’il est hors sujet, mais PB évoque la jeunesse dans son dernier commentaire et je vous rejoints avec ces quelques mots empruntés au Général Mac Arthur « Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille… »
7 novembre 2011 at 0 h 52 min
Bien vu mon ami ,eh bien voila l’ensembel du texte..toujour magnifique:
RESTER JEUNE de Douglas Mac Arthur
…
La jeunesse n’est pas une période de la vie,
elle est un état d’esprit, un effet de la volonté,
une qualité de l’imagination,
une intensité émotive,
une victoire du courage sur la timidité,
du goût de l’aventure sur l’amour du confort.
On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années : on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal.
Les années rident la peau; renoncer à son idéal ride l’âme.
Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.
Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille.
Il demande, comme l’enfant insatiable : Et après ?
Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie.
Vous êtes aussi jeune que votre foi.
Aussi vieux que votre doute.
Aussi jeune que votre confiance en vous-même.
Aussi jeune que votre espoir.
Aussi vieux que votre abattement.
Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif.
Réceptif à ce qui est beau, bon et grand.
Réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini.
Si un jour, votre coeur est mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.
Traduction d’un extrait du discours d’adieu du Général Mac Arthur,
Intitulé « Duty Honor Country » aux étudiants de l’école Militaire de West Point. 1962.
13 novembre 2011 at 5 h 22 min
[…] Et profitent. De la vue, des formes et de tout ce que cela suggère. Regarder sans toucher. L’Homme désire ce qu’il ne possède pas. On a bien […]