Luchini et sa poésie
Ô toi, tu sais bien combien tu me plais.
Sous tes airs d’arrivistes, tu manies pourtant si bien la langue.
Ta diction, tes intonations, tes expressions, tout chez toi me donne envie d’écouter ce que d’ordinaire, je n’aurais probablement pas pu à entendre jusqu’au bout.
Non pas parce que c’est immonde, mais plutôt parce que c’est inaudible.
Luchini, comme chacun sait, rend la langue française accessible à tous.
C’est ainsi que dans Poésie, il s’attaque à Molière, Rimbaud, Flaubert…
Et puis toujours et encore ses fidèles sous le bras : Céline, Proust et les autres, il dessine pour vous quelques poèmes ici et là.
C’est beau et cela fait du bien.
La salle est comble et pourtant aucun bruit.
Toutes les oreilles sont ébahies.
Pourquoi la magie opère à chaque fois ?
Cet homme est aussi bon qu’il est agaçant.
Cette mécanique, désormais récurrente à tous ses spectacles, qui consiste à s’étonner de toutes les femmes à ses pieds, de tous ces gens qui ne comprennent rien sous prétexte que lui ne comprend déjà pas grand chose.
Cette manie de se moquer de ceux qui pensent que Fabrice Luchini n’a qu’une grande mémoire, d’imaginer qu’on ne sait pas ce qu’il y a derrière. Ce personnage. Dont il a compris qu’il plaisait beaucoup.
Allons, allons, gentil homme.
N’oublies pas qui t’écoute.
Nous les groupies bécasses, on te préfère en Luchini qu’en Johnny.
Poésie ?
Fabrice Luchini
Au Théâtre des Mathurins
www.theatredesmathurins.com
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