Orchestre Colonne
Aller à un concert de musique classique, ce n’est pas une idée banale. Mais cela n’a rien d’impossible non plus.
J’ai donc eu la chance d’assister à une représentation de l’Orchestre Colonne à la Salle Gaveau.
Et c’était magique.
Déjà, parce que c’est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux endroits. Comme ceux-là, j’entends. Cette salle est de par sa sobriété, sans doute, d’une élégance folle.
Le concert commence et le rituel des applaudissements avec. Les instrumentistes. Le soliste Paul Rouger. Le chef d’orchestre Stilian Kirov.
Silence.
Une place stratégique (vous comprendrez plus tard) au dernier balcon, et mes oreilles jouissent aux sons de la Symphonie n°1 pour cordes de Mulsant, du concerto pour violon de Mendelssohn et de la Symphonie n°5 de Beethoven.
Outre le fait que c’est un moment particulièrement apaisant pour le corps tout entier, j’ai pris un certain plaisir à observer. Rapport à la place stratégique qui me permet de visualiser – en toute discrétion ou presque – la salle toute entière.
La scène évidemment. Un par un et une par une. Leur visage, leur sourire (ou pas), leurs doigts, leur facilité apparente à manier l’instrument avec lequel ils ne font qu’un. Impressionnant.
Comment font-ils pour s’unir autant à leur violon ? N’ont-ils pas plus de risques de finir sourds ?
Et le chef d’orchestre, quel homme ! Il me fascine. J’aperçois la partition du Chef d’orchestre (le conducteur, plus exactement) et je m’interroge. Comment fait-il pour lire toutes ces lignes… ? Son métier, me direz-vous. Oui, mais comment fait-il pour diriger autant de monde au même moment, avec autant de précisions, d’enjeux et d’harmonie ? Quel autre homme est selon vous capable de faire ça ? Je ne vois pas.
Et puis, il y a tous ces gens. Spectateurs. Qui viennent à deux, amoureux. Pourquoi y a t-il autant de « vieux » ? La musique classique ne plaît-elle qu’à eux ? Et à ceux qui se sentent tellement bien… Regardez les ils piquent même un peu du nez. Mais relèvent leur tête brusquement dès que leur menton touche sol. Les amoureux se tiennent la main, le bras. Apprenez jeunes gens, qu’il n’y a pas d’âge pour se tenir la main… Une femme qui semblait émue se tenait même le coeur, comme pour l’empêcher de se décrocher. Quant aux autres, j’imagine qu’ils pensent beaucoup ou peut-être… à rien.
La musique, finalement, permet tellement de liberté.